SATRA

Le tissage de la soie Eri: 
Une tradition qui tisse bien plus que du textile, un avenir plus juste et solidaire.

Le projet SATRA s'étend à 8 villages du District de Darrang  (État de l'Assam) en Inde  un territoire marqué par la précarité, le patriarcat et les défis climatiques.

Le Darrang où 45 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et où l'agriculture est l'activité principale. Néanmoins, comme la majorité des hommes sont des paysans sans terres, nombreux d'entre eux sont poussés à la migration vers les centres urbains pour subvenir aux besoins de leurs familles. 
Le patriarcat y est profondément ancré et cette précarité est souvent encore plus durement vécue par des femmes dépendantes des revenus de leurs époux. 
Située en Assam, un des principaux producteurs de soie ERI (95 % de la production nationale), la région subit de fortes tensions communautaires et est soumise à un statut spécial autorisant des interventions musclées des autorités. À ces difficultés s’ajoute une vulnérabilité croissante aux inondations du Brahmapoutre, menaçant les moyens de subsistance et la sécurité des habitants. 

1. Renforcement économique et artisanat durable

  • Sériciculture et tissage : formation des femmes à l’élevage des vers à soie ERI, filage, bobinage et tissage, avec amélioration de la qualité et du design des textiles pour mieux s’adapter au marché.
  • Accès aux marchés : mise en place de groupes de femmes facilitant la vente collective, réduction des intermédiaires et création de liens directs avec les experts et foires commerciales.
  • Développement de nouvelles filières : diversification des revenus avec l’élevage de poulets et l’introduction du tissage de coton en complément de la soie. 

L’objectif est de rendre ces femmes autonomes non seulement dans la production mais aussi dans la gestion et la commercialisation de leurs produits.

Le projet accompagne 300 femmes issues de communautés musulmanes et hindoues vivant dans des villages reculés. 

Ces femmes, principalement ouvrières agricoles saisonnières sur des terres qu’elles ne possèdent pas, font face à une grande précarité, aggravée par l’absence régulière des hommes partis en migration urbaine. 

2. Perspectives d’avenir pour les jeunes

  • Réunions et sensibilisation : 200 jeunes (50 % de filles) participent à des rencontres mensuelles pour discuter de leur avenir et des enjeux sociétaux (droits des enfants, environnement, biodiversité…).
  • Formations professionnelles : introduction au vermi-compostage et à l’apiculture pour encourager l’entrepreneuriat rural et offrir des alternatives à l’exode vers les villes.

3. Sensibilisation et lutte contre les discriminations

Le projet intègre une démarche sociale essentielle pour lutter contre les inégalités de genre, les mariages précoces et l’abandon scolaire des filles. Une étude participative sur la question du genre a permis d’identifier les obstacles et des séances de sensibilisation sont organisées auprès des hommes pour favoriser un changement de mentalité durable.